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Friday, October 12, 2012

Novecento pianiste - Dissertation




Le théâtre comique de Shakespeare traite, entre autre,  de l’essence même des passions sombres et de leurs conséquences, ce qui blesse la personne de l’amour : l’amour n’arrivant jamais à sa perfection. Dans l’œuvre  « La Nuit des Rois »  une attention particulière est mise sur l’influence qu’a la femme en amour, l’homme devenant un pion  se faisant inconsciemment ou consciemment contrôler, par son amoureuse. Cette manipulation passe par le billet des sentiments, qui par la suite, se concrétiseront en actes,  en rapports qui s’en suivent.

De prime abord, le pouvoir des femmes commence par les sentiments qu’elles éprouvent, sentiments qui ont une place d’importance dans cette œuvre de Shakespeare. Les relations et les rapports hommes femmes, qu’ils vivent au quotidien, engendrent des sentiments autant chez les hommes que chez les femmes, mais les femmes, elles, en tirent profit. Tandis que les hommes eux,  se diminuent et idolâtrent les femmes comme  si elles étaient des déesses.  Que ces relations soient du passé ou du présent, on peut les classer en deux catégories, celles qui prennent leur origine dans l’esprit même du rêveur et celles qui sont déclenchées par la réalité de la vie.  Le Duc, suite à la rencontre d’Olivia, décrit dans l’extrait suivant, son attachement à elle. « (le Duc) O quand mes yeux se sont posés sur Olivia, j’ai cru la voir de toute peste purger l’air! Hélas, au même instant j’étais changé en cerf et dès lors les cruels limiers de mes désirs me traquent sans merci. » (p.37) Le duc est, depuis cette rencontre, subjugué par ses rêves qu’il entretient sans relâche dans sa tête, il s’est emprisonné  dans sa rêverie. Dans cette rêverie, le Duc se rabaisse, il se compare à un cerf, donc vraiment  pas l’égale d’Olivia. Évidemment, sa passion l’emporte sur sa raison, il dit lui-même que depuis sa rencontre, la comtesse n’a pas quitté ses pensés. Cette rêverie est déraisonnable, il idolâtre Olivia comme si elle était la reine de la beauté et lui un rien à coté d’elle.  Le deuxième type de sentiment que l’on retrouve dans cette œuvre, ce sont ceux reliés à la réalité. Olivia, s’attarde au passé, elle refuse de passer à autres choses, suite à la mort de son frère et de son père, elle s’enferme dans sa peine.  Le Fou, remarque son sentiment d’amour pour les morts qui l’attriste, qui la garde attachée à ses défunts ce qui n’a aucun fondement raisonnable puisqu’ils sont morts. « (Le Fou) D’autant plus folle êtes-vous, Madonna, de mener deuil sur l’âme de votre frère qui est au ciel… » (p.85) Même si elle s’éternise sur leurs malheureux sorts, elle ne pourra jamais les faire revivre. Son manque de raison est tel qu’elle refusera tout contact visuel avec des hommes puisqu’elle ne veut plus revivre cette situation. Cette réaction est l’affirmation de son contrôle dans ses relations homme femme, auxquelles elle désire mettre fin. Les sentiments vécus sont donc sous la direction de la femme.

D’ailleurs, les femmes tirent profit des sentiments amoureux lorsqu’ils se traduisent dans la réalité. Dans ces situations, l’homme devient un jouet dont la femme tire profit. La supériorité des femmes favorise la manipulation de l’homme qui se laisse manipuler. Ce maniement  peut être originaire de la personne vers qui elle est visée, ou une autre personne qui peut y avoir  des intérêts, mais qui n’est pas directement impliqué. Dans l’œuvre de Shakespeare, Olivia, suite à la visite de Viola, réussira à le manier pour qu’il revienne le lendemain. « (Olivia) Cette bague, quoi que j’en eusse; (…) Si demain ce jeune homme veut passer par ici, je lui donnerai mes raisons. Hâte-toi. » Suite à des émotions qu’elle éprouve, elle prend les rennes et fait en sorte qu’elle puisse revoir l’homme que son cœur désire.  Viola devient son jouet puisqu’il entrera dans son jeu, il ira reporter la bague le jour suivant, comme s’il s’agissait d’une erreur. Le motif de ses actions est clair, elle arrange les évènements afin de pouvoir revoir l’être aimé. Elle dit clairement qu’elle a ses raisons, ces raisons, on les connaît par la lecture des passages précédents, elle a des sentiments pour lui. Olivia crée un contexte dans lequel Viola n’a plus de choix, il se laisse manipuler. Le deuxième exemple, se lit lorsque Malvolio, tombe immédiatement amoureux, suite à la réception d’une lettre écrite par Maria qui prétend être Olivia. La lettre était claire, elle assurait l’amour inconditionnel d’Olivia. Malvolio devient ainsi le jouet de Maria. En plus, elle  lui fait cette demande: « (Malvolio) Si tu accueilles mon amour, fais-le paraître à ton sourire : sourire te sied si bien! Ainsi donc, en ma présence, ne cesse pas de sourire » (p.199) Malvolio s’y soumettra, puisque l’émotion qu’a suscitée cette lettre lui donne envie de tout faire pour Olivia, ses sentiments seront tels qu’ils deviendront des actes irréparables. Maria a donc réussi à manipuler  Malvolio. Son sourire, il sera invincible, l’objectif de Maria est atteint. La femme utilise donc ses émotions, ainsi que ceux des hommes et les transforment comme elle le veut.

En fin de compte, les moyens dominateurs que la femme utilise dans cette œuvre ne sont aucunement musculaires,  ils sont plutôt d’ordre émotif, de façon à convaincre l’homme qui par la suite agit suivant l’émotion qu’il ressent. La femme est donc la créatrice des émotions sans être l’auteur des actes. Cet aspect contrôlant de la femme se retrouve-il dans la vraie vie? Mais qu’en est-il du rôle que la femme joue dans les fréquentations? N’est-il pas traditionnellement dit que c’est l’homme qui fait les premiers pas? Dans l’œuvre de Shakespeare, ce n’est pas le cas, Olivia fait les premiers pas avec Viola et  Maria les fait avec Malvolio.